Samuel Boche
Samuel Boche
Photographe et vidéaste
La pratique du skate-board plonge très tôt Samuel Boche dans la création : graphisme, photographie, art urbain, construction... Diplômé de l’École des Beaux-Arts de Lorient en 2002 et co-fondateur du collectif Barricade (association pour la promotion de la culture skate), il s’intéresse à la fois au travail photographique et en volume, et depuis 2004 à la vidéo.
Arpenteur des villes, photographe de rue, Samuel Boche est plus à la recherche d’une représentation universelle de l’individu que de l’identité ponctuelle de ses sujets.
Chercher. Chercher un lieu pour s'endormir la nuit. Chercher les matériaux pour construire son abri. Longer les rues pour repérer. Soulever la limite espace publique, espace privé. Peut-être dépasser cette limite. Se protéger des intempéries mais aussi se protéger du reste du monde. Faire son chez-soi chez l'autre. En faire un film.
S'organiser pour que chaque soir son espace vital soit créé. Aller à l'essentiel. Se définir un territoire: ce territoire me dira lui-même s'il est assez accueillant. Se perdre dans le méandre des espaces abandonnés. Détruire un peu pour reconstruire. Négocier un endroit pour dormir. Lutter contre le froid et la pluie. Photographier machinalement. Avoir les rêves peuplés de rats. Casser un cadenas. Se faire suivre. Épouser l'ombre. Observer. Manger des sandwichs sans goût. Juste un sac à dos, juste ce qu'il faut. Ne pas perdre son sac ni sa caméra. Se débrouiller avec ce que l'on a. Être inventif. Écrire un journal sur un carnet abîmé. Trouver des habits pour se réchauffer. Monter sur un échafaudage à la discrétion des néons. Éprouver la solitude. Casser les règles établies. Forcer le passage. Couper l'électricité du quartier en montant sur le transformateur. Être en mouvement pour ne rien rater. S'assoir pour écouter. Deviner si cet endroit est approprié.
Cacher son sac et pour le retrouver, faire un plan. Fouiller les poubelles. Attendre. Documenter. Se demander si ce matériaux peut être pris ou non. Transporter d'une rue à une autre. Trainer ses galoches. Escalader deux-trois murs. Se faire surveiller par le voisin. Remarquer que cette rue est passante seulement le matin. Tordre un grillage. Photographier en séquence. Rassembler les petites choses utiles pour mon abri. Survivre? Oublier les horaires, ne pas oublier la tombée de la nuit. Marcher, chercher. Trouver de quoi boire et pour se laver. Rencontrer, qui sait? Jeter l'inutile. Rentrer où bon me semble. Désosser la chaussé. Dénicher une bâche usagée pour la tendre sur mon toit. Enregistrer. Pousser un chariot volé au supermarché.
Belcier veut-il/elle de moi?
Proposition artistique
HOME MADE // Installation Vidéo
J'arrive le 03 juin à Belcier. Objectif premier: trouver une ou plusieurs fenêtres usagées, une porte peut-être, des matériaux glanés dans le quartier que je puisse les intégrer dans ma cabane faite des matériaux laissés par le chantier du BDF.
Durant tout le chantier de la Grand Rue, je vais mettre de côté les rebuts, les restes de cette construction pour les utiliser, les recycler. À l'instar des grandes constructions du Moyen-âge, où les ouvriers des différents corps de métier construisaient eux-mêmes leur habitant pour la durée du chantier, je vais construire mon petit habitat, le stricte nécessaire pour dormir sur place.
En même temps, la vidéo réalisée pendant la première résidence à Belcier en Juin 2014 sera visible sur un des murs de ma cabane de chantier. À coté de la fenêtre de ma cabane, cette vidéo sera elle aussi une fenêtre sur le quartier, une trace de ma performance, une invitation à réfléchir sur l'habitat précaire et l'occupation de l'espace public.
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TOUS LES JOURS
Visible en continu